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Protéger le choix de donner la vie

Votations du 9 février 2014 – Norbert Valley, président du Réseau évangélique suisse (RES), apporte ses réflexions personnelles au sujet de l’initiative « Financer l’avortement est une affaire privée ». Alors que le peuple suisse s’apprête à voter, le RES publie un document qui vise à encourager les citoyens suisses et leurs représentants politiques à se pencher sur les enjeux profonds liés à l’avortement et aux défis dans la mise en œuvre du cadre légal actuellement en vigueur. Le RES a choisi de ne pas donner de consigne de vote.

Alors que le peuple suisse s’apprête à voter sur l’initiative « Financer l’avortement est une affaire privée », le RES tient à rappeler que les conséquences de l’avortement sont graves. Sur le plan de la santé de la femme, l’interruption volontaire de grossesse agit de manière négative : augmentation du risque de cancer du sein, augmentation du risque de fausses couches et même hausse de la morbidité. Baisser le nombre d’avortement est un enjeu de santé publique, dont le coût dépasse largement les seuls 8 millions CHF que coûtent les 11’000 avortements pratiqués annuellement en Suisse. On peut toutefois se poser la question si la suppression du financement des avortements est une mesure adéquate pour atteindre cet objectif. Devant ce constat, le RES a choisi de ne pas donner de consigne de vote. Au lieu d’une prise de position, c’est une exposition d’éléments visant à stimuler la réflexion que propose le RES, au travers de son président Norbert Valley.

Plus d’accompagnement. Moins de pression.

L’un des principaux enjeux en lien, avec l’avortement est d’offrir un véritable choix de donner la vie, aux parents confrontés à une grossesse imprévue ou non désirée.  Norbert Valley met en exergue le manque de soutien des institutions aux jeunes parents. Pire, les milieux médicalisés voient en l’avortement la meilleure solution à une grossesse inattendue chez les adolescentes et jeunes femmes. « Il faut relever qu’une adolescente doit faire preuve d’une force de caractère hors du commun pour résister aux pressions du monde médico-social persuadé que l’avortement et la seule bonne réponse aux grossesses précoces. Dans ce parcours du combattant, ces très jeunes femmes doivent se justifier, souvent plusieurs fois, de leur refus d’avorter. » Dans les faits, l’avortement devient un mode de contraception gratuit. Le code pénal suisse prévoit pourtant des mesures pour que la femme enceinte soit informée sur l’aide morale et matérielle disponible, sur les risques liés à l’avortement, ainsi que sur les possibilités de faire adopter l’enfant. Un cadre loin d’être scrupuleusement appliqué dans la pratique, comme le constate Norbert Valley, régulièrement appelé à accompagner des femmes ayant vécues un avortement.

Investir plus pour la vie

Norbert Valley plaide donc pour que les parents puissent vraiment avoir le choix de garder l’enfant. Il regrette aussi que les femmes qui ont avorté une première fois ne soient pas mieux accompagnées, constatant que 50% d’entre elles sont à nouveau enceintes dans l’année qui suit. «Malheureusement la prévention de grossesses précoces et précaires est lacunaire et le soutien financier des personnes vulnérables quasi nul. Investir de l’argent pour protéger la vie ne posera de problème de conscience à personne. C’est donc par là qu’il faudrait commencer.»